Vous avez probablement dû entendre les termes SDF et sans-abri utilisés dans les médias de façon interchangeable, sans réellement saisir la distinction : on fait le point !

Définitions des termes : SDF, sans-abri, sans-logis… que désignent-ils vraiment ?
Tous ces termes regroupent des situations extrêmement variées. Il n'y a effectivement pas d'acception unique, les définitions varient d'un pays à l'autre.
En France, le sigle SDF (sans domicile fixe) reste le plus utilisé depuis son apparition au cours du XIXè siècle, selon le président de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion social, Julien Damon.
Il regroupe les significations des individus sans-logis, sans-abri, clochards, vagabonds, mendiants...
Selon l'Observatoire Parisien de l’Insertion et de la Lutte contre l’Exclusion, la définition Sans Domicile Fixe implique que l’individu bouge d’endroit à endroit - squat, hôtel, hébergement d’urgence, rue, etc - sans obligatoirement dormir dehors.
Finalement, être SDF concerne plus la précarité de l'occupation d'un logement (passer sans cesse d'un hébergement à un autre) que le critère du logement.
Par contraste, une personne sans-abri est quelqu'un qui n'a pas de toit, qui n'est pas protégée du monde extérieur. Selon l'Insee, c'est une personne qui dort dans la rue.
En résumé, une personne sans-abri est donc SDF mais une personne SDF n’est pas forcément sans-abri.

Malgré tout, ceci n’est pas la définition officielle du gouvernement français, puisque la France, contrairement à certains pays anglo-saxons, n’a pas de définition officielle. Bien sûr, pour pouvoir recenser le phénomène du sans-abrisme, il faut pouvoir nommer le problème et lui donner un sens plus précis.
Comment l’INSEE définit les personnes sans domicile ou sans-abri ?
L’INSEE utilise dans ses enquêtes statistiques - sur une base déclarative des personnes interrogées - deux termes qu’ils définissent ainsi :
- est considéré comme sans-domicile quelqu'un qui a dormi la nuit précédente de l'enquête dans un endroit non-dédié à l’hébergement (rue, abri de fortune...) ou qui a eu recours à un service d'hébergement (centre, foyers...) .
- est considéré comme sans-abri quelqu'un qui dort dans un endroit non-dédié à l'hébergement de façon habituelle.
Pour l’Insee, la distinction se fait donc au niveau de la temporalité et non pas du lieu. En d’autres termes, une personne sans-abri de l’Insee n’est pas forcément sans-abri du langage courant.
Des différences de définition selon les pays européens
Mais ce n’est pas tout : les définitions varient aussi à l'échelle européenne.
Ici, l’Union Européenne considèrent comme sans-abri, outre de ceux qui dorment dehors, les individus vivant “dans des logements temporaires, insalubres, ou de piètre qualité".
Nous constatons qu'il est difficile pour toutes les instances politiques, gouvernementales, statistiques et pour les citoyens de donner une simple définition unifiée des ces termes.

Le terme “sans-chez-soi” : une alternative plus humaine ?
Autre terme possible, “sans-chez-soi”, expression empruntée à nos voisins belges, qui dénote mieux la problématique que les autres mots que nous avons utilisés.
En effet, le plus important n’est pas forcément d’avoir un toit au dessus de la tête mais d’avoir un endroit à soi, où l’on reste dans son intimité.
Samia, actuellement hébergée en foyer d'urgence et proche du réseau Entourage, l’avait d’ailleurs mentionné lors de son témoignage :
"Le plus important est de se sentir "chez-soi” plutôt que d’être un “accueilli” ou même un “invité”."

Pourquoi il vaut mieux dire “une personne SDF” plutôt que “un SDF”
De nombreuses personnes sans-logis trouvent que le terme de "SDF" a tendance à catégoriser et à regrouper sous un sigle des situations variées qui ne correspondent pas à une seule réalité..

Homeless en anglais, sanza casa en italien, sin hogar en espagnol, obdachlos en allemand, SDF en français... Le plus important est de ne pas utiliser le terme "SDF" ou "sans-abri" comme nom commun mais plutôt comme adjectif. De même qu'on ne dit pas "un cancéreux" ou "un veuf", il vaut mieux ne pas employer le substantif "un sans-abri" et préférer "une personne sans-abri".
Pourquoi ? Parce que ne pas avoir de logement ne définit pas un individu. Il a avant tout un prénom, une histoire, des goûts, des envies… Ces circonstances ne sont qu’un aspect de sa vie, qu'un moment.
Bien nommer c'est déjà commencer à agir
Chez Entourage, nous avons la conviction que chacun à son niveau fait partie de la solution pour entourer les personnes sans-abris et SDF. Quel que soit le terme employé, finalement, le plus important est d'aller à la rencontre des personnes isolées que nous croisons tous les jours dans nos rues afin de recréer du tissu social.

Pour vous aider à amorcer le lien social, Entourage vous offre de nombreux outils :
- "Simple Comme Bonjour" : un programme vidéo qui vous aide à déconstruire vos préjugés sur le monde de la rue : www.simplecommebonjour.org
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