Les violences faites aux femmes : ça se passe aussi dans la rue.

Quelle est la situation des femmes SDF en France ?

Le plus souvent, ces femmes sans-domicile dorment dans des hôtels ou des logements payés par des associations. Comme pour les hommes, il n’y a pas un seul et même profil de femme à la rue : elles ont tous les âges, viennent de tous les milieux sociaux, ont des enfants ou non… Environ la moitié d’entre elles, selon l’Insee, sont nées à l’étranger.

« Je veux être une voix au nom de tous ceux qui n’ont jamais la parole. Dénoncer la condition des femmes et faire partie du Comité de la rue me tient à cœur, car je suis persuadée que c’est grâce aux rencontres qu’on peut s’en sortir. C’est Marie Desplechin et tous ces riverains qui m'ont proposé des ménages, du baby-sitting… qui m'ont aidée à m'en sortir. »

Elina Dumont, Vice-présidente du Comité de la rue d'Entourage / Photo @Julien Jaulin/hanslucas

Des femmes invisibles

Ces femmes isolées sont souvent surnommées les « invisibles », car elles se cachent dans les parkings, les commissariats ou encore les hôpitaux, par peur des agressions. Pour ces femmes souvent traumatisées, victimes de violence, les centres d’hébergement mixtes ne suffisent plus. D’où l’urgence d’ouvrir de nouveaux hébergements et lieux d’accueil mieux adaptés à leurs besoins. Heureusement, les villes en prennent de plus en plus conscience.

Une espérance de vie divisé par deux

Pour les Français, l’espérance de vie s’élève à 82 ans. Mais pas pour les personnes SDF qui meurent en moyenne à 49 ans. Si les femmes sans-abri sont moins nombreuses, leur espérance de vie est encore plus courte, et ne dépasse pas les 46 ans.

Si deux tiers des femmes hébergées décèdent d’une maladie (36%), un peu moins de la moitié des femmes (27%) vivant dans la rue décèdent de cette cause, victimes, pour beaucoup de violences.

Une étude menée dans le cadre du projet « Un Abri Pour
Toutes
» réalisé par la Fondation des femmes et la FAS (octobre 2021) : démontre que parmi les femmes hébergées dans 3 centres d’hébergement mixtes, 93% ont connu des violences au cours de leur vie. 86% d’entre elles n’en avaient jamais parlé dans le cadre de leur hébergement. 18% des femmes hébergées se sentaient en danger au moment de l’enquête. Cette dernière a également révélé que 55% de ces femmes ne se sentent pas en sécurité le soir au sein de leur structure d’hébergement et évitent de s’y déplacer la nuit. Enfin, elle a montré que 75% des professionnels n’y étaient pas formés ni outillés sur le sujet des violences faites aux femmes, malgré leur volonté de l’être.

Comment agir concrètement ?

  • Engagez-vous auprès d'associations locales, comme :
    - Paris : Halte Aide aux Femmes Battues et ADSF (Agir pour la Santé des Femmes).

    - Lille : avec l'association SOLFA (SOLidarité Femmes Accueil) et la Maison des femmes à Roubaix

    - Hauts-de-Seine : L'escale (Centre d'accueil et d'hébergement pour les femmes victimes de violences), L'AFED (Accueil aux Femmes en Difficulté) et Le Centre Flora Tristan.

    -  Lyon : Au tambour (accueil de jour pour femmes), VIFFIL (Violences Intra-Familiales Femmes Informations Libertés).

    - Seine-Saint-Denis : L'Amicale du Nid (accueil de jour pour familles victimes de violences conjugales), KÂLÎ : accompagnement aux femmes étrangères ayant subi une situation de violence et/ou de vulnérabilité.

    - Rennes : L'ASFAD, hébergement d'urgence pour les femmes victimes de violence et numéro d'urgence

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